Les bruits de Paris
Chaque nuit je rentre si tard,Que sur mon chemin, tous les balayeurs,Les fantômes noirs changent de couleurEt dans le ciel rose on comprendQu'il se passe quelque chose de grand.Quand j'entends, dans mon quartier,La voiture du laitier,Je m'dis : "C'est sept heur's et quart.Il faut s'lever sans retard."Quand j'entends la boulangèreQui porte son pain, légère,Je m'dis c'est : "Sept heur's et d'miEt je suis encore au lit."Dehors c'est l'printemps.Les gens sont contents.Quand on leur demande si c'est Jeudi,Ils répondent tous : "Oui ! C'est Jeudi."Quand j'entends, près du métro,La voix du marchand d'journaux,Je m'dis : "C'est déjà midiEt je suis encore au lit."Je m'dis : "C'est déjà midiEt je suis encore au lit."Chaque nuit, je rentre si tôtQue j'éteins la lune d'un coup de chapeau,Que j'éteins le ciel. Adieu, belle nuit.Voici ma maison et mon litEt voici les bruits de Paris.