Lorsque ma sœur et moi
Lorsque ma sœur et moi, dans les forêts profondes
Nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux
En nous baisant au front tu nous appelais fous
Après avoir maudit nos courses vagabondes
Puis, comme un vent d'été confond les fraîches ondes
De deux petits ruisseaux sur un lit calme et doux
Lorsque tu nous tenais tous deux sur tes genoux
Tu mêlais en riant nos chevelures blondes
Et pendant bien longtemps nous restions là blottis
Heureux, et tu disais parfois, "Ô chers petits
Un jour vous serez grands, et moi je serai vieille!"
Les jours se sont enfuis, d'un vol mystérieux
Mais toujours la jeunesse éclatante et vermeille
Fleurit dans ton sourire et brille dans tes yeux