Naïma
Le ciel peut bien gronder et les flots s’entrouvrir
Jésus marcher sur l’eau, le Prophète l’applaudir
La mer peut déverser les damnés de la terre
La « civilisation » rejeter leur misère
Mais surtout, n’oublie pas que je t’aime
La rue peut raisonner de la clique à Barjot
Appeler au baptême aux saints rites hétéro
L’« Agité » peut sniffer une ligne de brise Marine
Quand moi je sens monter juste l’adrénaline
Mais surtout, n’oublie pas que je t’aime
De Coltrane tu peux bien avoir été la muse
Tes yeux noirs, tes cheveux, ta peau brune, tout t’accuse
Naïma ton prénom en rien ne te condamne
Alors pourquoi à « Muse » ajouterais-je « ulmane » ?
Mais surtout, n’oublie pas que je t’aime
La Méditerranée nous sépare et pourtant
De ses deux rives si proches s’appellent nos enfants
Ni le livre-qui-sait ni peur ou ignorance
Ne feront un brasier de notre différence
Le facho de Saint-Cloud et celui de Béziers
Peuvent tenir leur compta sordides Thénardier
Les « détails de l’Histoire » renaîtrent de leurs cendres
L’égoïsme tuer, leurs canons sont à vendre
Naïma, n’oublie pas que je t’aime