Je sais ça fait longtemps que je n'ai pas vu tes rives
La rumeur du ruisseau et puis le chant des grives
À Chatillon sur Seine quand on partait Nelly
Comme deux oiseaux chassés qui retrouvent leur nid
Nous marchions tous les deux à pas de loup dans la neige
Tu m'apprenais les mots et le nom des oiseaux
La province était belle nous promenions souffrance
Me voilà revenu sur les terres de l'enfance
Me revient en mémoire aux sanglots de l'hiver
Toi la fille des bateaux, la fille de militaire
De cette époque morte où les gens savaient lire
Oui toi la littéraire qui m'apprit à écrire
Toi qui m'accueillis oui bras ouverts à la table
Toi qui bordas mon lit à me conter des fables
Toi qui je me souviens connaissais la nature
Des fruits des terres toi qui faisais des confitures
Moi j'aurais tant à te dire
Que t'as sauvé ma peau
Toi l'apôtre du cœur
Toi la fille de Rimbaud
Moi j'aurais tant à te dire
Que t'as sauvé ma peau
Oui du cœur toi l'apôtre
De Flaubert et d'Hugo
Je sais ça fait longtemps que je n'ai vu tes rives
Toi qui jouais par cœur comme un sanglot qui dérive
À Chatillon sur Seine quand toi t'allais Bruno
Oui répéter tes peines oui le long du ruisseau
À faire chanter aux plaines le sanglot du basson
Toi qui apprenais le jazz aux fils de Chatillon
Qui mettais du Brooklyn au cœur du paysan
Toi qui n'avais de maître que le swing du temps
Toi qui a donné ta vie au profond des campagnes
À partager l'ami ton savoir à ces âmes
Qui n'ont pour triste maître que cet avoir pourri
Pour rendre con le prolétaire pour racketter son fric
Aux usines fermées, aux avarices reines
Aux bistrots désertés, aux horizons de plaines
Petite ville de campagne au ruisseau de la Seine
Où vivaient deux amis au ruisseau de ma vie
Moi j'aurais tant à vous dire
Et si Chatillon pleure
Sur le corps de mes amis
Oui, des printemps sans fleurs
Moi j'aurai tant à vous dire
Et que Chatillon pleure
Sur ton corps mon ami
Oui le chant du malheur
Si le vent du basson ne sonne plus aux aurores
À Chatillon sur Seine ainsi Bruno est mort
Si le cerf brame encore, si le merle est chantant
C'est pour sonner mon ami ta mémoire au printemps
Elle est partie Nelly pour un autre voyage
Il s'est barré Bruno pour un dernier solo
Et puis nous dans l'enfer, nous les oiseaux sans ailes
Sous les pierres des cimetières des siècles qui sommeillent
Si nos rêves sont morts, si le cynisme est roi
Si les grands gagnants sont l'ignorance et la foi
Sache bien qu'ici oui si toujours l'argent gagne
La richesse du cœur, oh non, n'est pas l'épargne
La richesse, c'est le chant sur les toits de ce monde
De ton basson maudit qu'on apporte à ta tombe
À Chatillon sur Seine, c'est rêver d'un meilleur
C'est Nelly et Bruno qui font chanter mon cœur
Quand nous allions le long du ruisseau
Pour écouter le chant de ses sanglots
À Chatillon sur Seine pour y voir des bateaux
Ivre de solitude, tu m'apprenais Rimbaud
Quand nous allions le long du ruisseau
Pour écouter Chatillon en sanglots
Qui me redit, oh oui, ces bateaux
Je repense à Nelly, je repense à Bruno
Quand nous allions le long du ruisseau
Pour écouter le chant de ses sanglots
À Chatillon sur Seine moi je vois des bateaux
Je repense à Nelly, je repense à Bruno
Je sais ça fait longtemps que je n'ai pas vu tes rives
So che è da molto tempo che non ho visto le tue rive
La rumeur du ruisseau et puis le chant des grives
Il rumore del ruscello e poi il canto dei tordi
À Chatillon sur Seine quand on partait Nelly
A Chatillon sur Seine quando partivamo, Nelly
Comme deux oiseaux chassés qui retrouvent leur nid
Come due uccelli cacciati che ritrovano il loro nido
Nous marchions tous les deux à pas de loup dans la neige
Camminavamo entrambi silenziosamente sulla neve
Tu m'apprenais les mots et le nom des oiseaux
Mi insegnavi le parole e il nome degli uccelli
La province était belle nous promenions souffrance
La provincia era bella, portavamo con noi il dolore
Me voilà revenu sur les terres de l'enfance
Eccomi tornato nelle terre dell'infanzia
Me revient en mémoire aux sanglots de l'hiver
Mi torna in mente ai singhiozzi dell'inverno
Toi la fille des bateaux, la fille de militaire
Tu, la ragazza delle barche, la figlia del militare
De cette époque morte où les gens savaient lire
Di quel tempo morto in cui la gente sapeva leggere
Oui toi la littéraire qui m'apprit à écrire
Sì, tu la letterata che mi ha insegnato a scrivere
Toi qui m'accueillis oui bras ouverts à la table
Tu che mi hai accolto a braccia aperte a tavola
Toi qui bordas mon lit à me conter des fables
Tu che mi raccontavi favole prima di dormire
Toi qui je me souviens connaissais la nature
Tu che, mi ricordo, conoscevi la natura
Des fruits des terres toi qui faisais des confitures
Dei frutti della terra, tu che facevi marmellate
Moi j'aurais tant à te dire
Ho così tanto da dirti
Que t'as sauvé ma peau
Che mi hai salvato la pelle
Toi l'apôtre du cœur
Tu l'apostola del cuore
Toi la fille de Rimbaud
Tu la figlia di Rimbaud
Moi j'aurais tant à te dire
Ho così tanto da dirti
Que t'as sauvé ma peau
Che mi hai salvato la pelle
Oui du cœur toi l'apôtre
Sì, del cuore tu l'apostola
De Flaubert et d'Hugo
Di Flaubert e di Hugo
Je sais ça fait longtemps que je n'ai vu tes rives
So che è da molto tempo che non ho visto le tue rive
Toi qui jouais par cœur comme un sanglot qui dérive
Tu che suonavi a memoria come un singhiozzo che deriva
À Chatillon sur Seine quand toi t'allais Bruno
A Chatillon sur Seine quando tu te ne andavi, Bruno
Oui répéter tes peines oui le long du ruisseau
Sì, a ripetere i tuoi dolori sì, lungo il ruscello
À faire chanter aux plaines le sanglot du basson
A far cantare alle pianure il singhiozzo del fagotto
Toi qui apprenais le jazz aux fils de Chatillon
Tu che insegnavi il jazz ai figli di Chatillon
Qui mettais du Brooklyn au cœur du paysan
Che mettevi del Brooklyn nel cuore del contadino
Toi qui n'avais de maître que le swing du temps
Tu che non avevi maestro se non lo swing del tempo
Toi qui a donné ta vie au profond des campagnes
Tu che hai dato la tua vita nelle profondità delle campagne
À partager l'ami ton savoir à ces âmes
A condividere l'amico la tua conoscenza con queste anime
Qui n'ont pour triste maître que cet avoir pourri
Che non hanno per triste maestro che questo avere marcio
Pour rendre con le prolétaire pour racketter son fric
Per rendere stupido il proletario per estorcergli i soldi
Aux usines fermées, aux avarices reines
Alle fabbriche chiuse, all'avarizia regina
Aux bistrots désertés, aux horizons de plaines
Ai bar deserti, agli orizzonti di pianure
Petite ville de campagne au ruisseau de la Seine
Piccola città di campagna al ruscello della Senna
Où vivaient deux amis au ruisseau de ma vie
Dove vivevano due amici al ruscello della mia vita
Moi j'aurais tant à vous dire
Ho così tanto da dirvi
Et si Chatillon pleure
E se Chatillon piange
Sur le corps de mes amis
Sul corpo dei miei amici
Oui, des printemps sans fleurs
Sì, delle primavere senza fiori
Moi j'aurai tant à vous dire
Ho così tanto da dirvi
Et que Chatillon pleure
E che Chatillon pianga
Sur ton corps mon ami
Sul tuo corpo mio amico
Oui le chant du malheur
Sì, il canto della sventura
Si le vent du basson ne sonne plus aux aurores
Se il vento del fagotto non suona più all'alba
À Chatillon sur Seine ainsi Bruno est mort
A Chatillon sur Seine così Bruno è morto
Si le cerf brame encore, si le merle est chantant
Se il cervo brama ancora, se il merlo è cantante
C'est pour sonner mon ami ta mémoire au printemps
È per suonare mio amico la tua memoria in primavera
Elle est partie Nelly pour un autre voyage
È partita Nelly per un altro viaggio
Il s'est barré Bruno pour un dernier solo
Se n'è andato Bruno per un ultimo assolo
Et puis nous dans l'enfer, nous les oiseaux sans ailes
E poi noi nell'inferno, noi gli uccelli senza ali
Sous les pierres des cimetières des siècles qui sommeillent
Sotto le pietre dei cimiteri dei secoli che dormono
Si nos rêves sont morts, si le cynisme est roi
Se i nostri sogni sono morti, se il cinismo è re
Si les grands gagnants sont l'ignorance et la foi
Se i grandi vincitori sono l'ignoranza e la fede
Sache bien qu'ici oui si toujours l'argent gagne
Sappi che qui sì se sempre l'argento vince
La richesse du cœur, oh non, n'est pas l'épargne
La ricchezza del cuore, oh no, non è il risparmio
La richesse, c'est le chant sur les toits de ce monde
La ricchezza, è il canto sui tetti di questo mondo
De ton basson maudit qu'on apporte à ta tombe
Del tuo fagotto maledetto che portiamo alla tua tomba
À Chatillon sur Seine, c'est rêver d'un meilleur
A Chatillon sur Seine, è sognare di un meglio
C'est Nelly et Bruno qui font chanter mon cœur
Sono Nelly e Bruno che fanno cantare il mio cuore
Quand nous allions le long du ruisseau
Quando andavamo lungo il ruscello
Pour écouter le chant de ses sanglots
Per ascoltare il canto dei suoi singhiozzi
À Chatillon sur Seine pour y voir des bateaux
A Chatillon sur Seine per vedere le barche
Ivre de solitude, tu m'apprenais Rimbaud
Ubriaco di solitudine, mi insegnavi Rimbaud
Quand nous allions le long du ruisseau
Quando andavamo lungo il ruscello
Pour écouter Chatillon en sanglots
Per ascoltare Chatillon in singhiozzi
Qui me redit, oh oui, ces bateaux
Chi mi dice, oh sì, queste barche
Je repense à Nelly, je repense à Bruno
Ripenso a Nelly, ripenso a Bruno
Quand nous allions le long du ruisseau
Quando andavamo lungo il ruscello
Pour écouter le chant de ses sanglots
Per ascoltare il canto dei suoi singhiozzi
À Chatillon sur Seine moi je vois des bateaux
A Chatillon sur Seine io vedo delle barche
Je repense à Nelly, je repense à Bruno
Ripenso a Nelly, ripenso a Bruno
Je sais ça fait longtemps que je n'ai pas vu tes rives
Eu sei que faz muito tempo que não vejo suas margens
La rumeur du ruisseau et puis le chant des grives
O rumor do riacho e então o canto dos tordos
À Chatillon sur Seine quand on partait Nelly
Em Chatillon sur Seine quando partíamos, Nelly
Comme deux oiseaux chassés qui retrouvent leur nid
Como dois pássaros caçados que encontram seu ninho
Nous marchions tous les deux à pas de loup dans la neige
Caminhávamos os dois silenciosamente na neve
Tu m'apprenais les mots et le nom des oiseaux
Você me ensinava as palavras e o nome dos pássaros
La province était belle nous promenions souffrance
A província era linda, passeávamos sofrendo
Me voilà revenu sur les terres de l'enfance
Aqui estou de volta às terras da infância
Me revient en mémoire aux sanglots de l'hiver
Volta à memória com os soluços do inverno
Toi la fille des bateaux, la fille de militaire
Você, a filha dos barcos, a filha do militar
De cette époque morte où les gens savaient lire
Daquele tempo morto em que as pessoas sabiam ler
Oui toi la littéraire qui m'apprit à écrire
Sim, você, a literata que me ensinou a escrever
Toi qui m'accueillis oui bras ouverts à la table
Você que me acolheu de braços abertos à mesa
Toi qui bordas mon lit à me conter des fables
Você que bordava minha cama contando fábulas
Toi qui je me souviens connaissais la nature
Você que, lembro-me, conhecia a natureza
Des fruits des terres toi qui faisais des confitures
Dos frutos da terra, você que fazia geleias
Moi j'aurais tant à te dire
Eu teria tanto para te dizer
Que t'as sauvé ma peau
Que você salvou minha pele
Toi l'apôtre du cœur
Você, o apóstolo do coração
Toi la fille de Rimbaud
Você, a filha de Rimbaud
Moi j'aurais tant à te dire
Eu teria tanto para te dizer
Que t'as sauvé ma peau
Que você salvou minha pele
Oui du cœur toi l'apôtre
Sim, do coração, você, o apóstolo
De Flaubert et d'Hugo
De Flaubert e de Hugo
Je sais ça fait longtemps que je n'ai vu tes rives
Eu sei que faz muito tempo que não vejo suas margens
Toi qui jouais par cœur comme un sanglot qui dérive
Você que tocava de coração como um soluço que deriva
À Chatillon sur Seine quand toi t'allais Bruno
Em Chatillon sur Seine quando você ia, Bruno
Oui répéter tes peines oui le long du ruisseau
Sim, repetir suas dores sim, ao longo do riacho
À faire chanter aux plaines le sanglot du basson
Fazendo cantar nas planícies o soluço do fagote
Toi qui apprenais le jazz aux fils de Chatillon
Você que ensinava o jazz aos filhos de Chatillon
Qui mettais du Brooklyn au cœur du paysan
Que colocava Brooklyn no coração do camponês
Toi qui n'avais de maître que le swing du temps
Você que não tinha mestre além do swing do tempo
Toi qui a donné ta vie au profond des campagnes
Você que deu sua vida no profundo do campo
À partager l'ami ton savoir à ces âmes
Para compartilhar, amigo, seu conhecimento com essas almas
Qui n'ont pour triste maître que cet avoir pourri
Que têm por triste mestre apenas esse ter podre
Pour rendre con le prolétaire pour racketter son fric
Para tornar o proletário estúpido, para extorquir seu dinheiro
Aux usines fermées, aux avarices reines
Às fábricas fechadas, às avarezas rainhas
Aux bistrots désertés, aux horizons de plaines
Aos bares desertos, aos horizontes de planícies
Petite ville de campagne au ruisseau de la Seine
Pequena cidade do campo ao riacho do Sena
Où vivaient deux amis au ruisseau de ma vie
Onde viviam dois amigos no riacho da minha vida
Moi j'aurais tant à vous dire
Eu teria tanto para lhes dizer
Et si Chatillon pleure
E se Chatillon chora
Sur le corps de mes amis
Sobre o corpo dos meus amigos
Oui, des printemps sans fleurs
Sim, primaveras sem flores
Moi j'aurai tant à vous dire
Eu teria tanto para lhes dizer
Et que Chatillon pleure
E que Chatillon chora
Sur ton corps mon ami
Sobre seu corpo, meu amigo
Oui le chant du malheur
Sim, o canto da desgraça
Si le vent du basson ne sonne plus aux aurores
Se o vento do fagote não soa mais ao amanhecer
À Chatillon sur Seine ainsi Bruno est mort
Em Chatillon sur Seine assim Bruno morreu
Si le cerf brame encore, si le merle est chantant
Se o cervo ainda brama, se o melro ainda canta
C'est pour sonner mon ami ta mémoire au printemps
É para tocar, meu amigo, sua memória na primavera
Elle est partie Nelly pour un autre voyage
Ela partiu, Nelly, para outra viagem
Il s'est barré Bruno pour un dernier solo
Ele se foi, Bruno, para um último solo
Et puis nous dans l'enfer, nous les oiseaux sans ailes
E nós no inferno, nós, os pássaros sem asas
Sous les pierres des cimetières des siècles qui sommeillent
Sob as pedras dos cemitérios dos séculos que dormem
Si nos rêves sont morts, si le cynisme est roi
Se nossos sonhos estão mortos, se o cinismo é rei
Si les grands gagnants sont l'ignorance et la foi
Se os grandes vencedores são a ignorância e a fé
Sache bien qu'ici oui si toujours l'argent gagne
Saiba que aqui sim, se sempre o dinheiro ganha
La richesse du cœur, oh non, n'est pas l'épargne
A riqueza do coração, oh não, não é a poupança
La richesse, c'est le chant sur les toits de ce monde
A riqueza é o canto nos telhados deste mundo
De ton basson maudit qu'on apporte à ta tombe
Do seu fagote maldito que trazemos ao seu túmulo
À Chatillon sur Seine, c'est rêver d'un meilleur
Em Chatillon sur Seine, é sonhar com um melhor
C'est Nelly et Bruno qui font chanter mon cœur
São Nelly e Bruno que fazem meu coração cantar
Quand nous allions le long du ruisseau
Quando íamos ao longo do riacho
Pour écouter le chant de ses sanglots
Para ouvir o canto de seus soluços
À Chatillon sur Seine pour y voir des bateaux
Em Chatillon sur Seine para ver barcos
Ivre de solitude, tu m'apprenais Rimbaud
Bêbado de solidão, você me ensinava Rimbaud
Quand nous allions le long du ruisseau
Quando íamos ao longo do riacho
Pour écouter Chatillon en sanglots
Para ouvir Chatillon em soluços
Qui me redit, oh oui, ces bateaux
Quem me diz, oh sim, esses barcos
Je repense à Nelly, je repense à Bruno
Eu penso em Nelly, eu penso em Bruno
Quand nous allions le long du ruisseau
Quando íamos ao longo do riacho
Pour écouter le chant de ses sanglots
Para ouvir o canto de seus soluços
À Chatillon sur Seine moi je vois des bateaux
Em Chatillon sur Seine eu vejo barcos
Je repense à Nelly, je repense à Bruno
Eu penso em Nelly, eu penso em Bruno
Je sais ça fait longtemps que je n'ai pas vu tes rives
I know it's been a long time since I've seen your shores
La rumeur du ruisseau et puis le chant des grives
The rumor of the stream and then the song of the thrushes
À Chatillon sur Seine quand on partait Nelly
In Chatillon sur Seine when we left, Nelly
Comme deux oiseaux chassés qui retrouvent leur nid
Like two hunted birds finding their nest
Nous marchions tous les deux à pas de loup dans la neige
We walked together, stealthily in the snow
Tu m'apprenais les mots et le nom des oiseaux
You taught me words and the names of birds
La province était belle nous promenions souffrance
The province was beautiful, we walked suffering
Me voilà revenu sur les terres de l'enfance
Here I am back on the lands of childhood
Me revient en mémoire aux sanglots de l'hiver
Memories come back to me with the sobs of winter
Toi la fille des bateaux, la fille de militaire
You, the daughter of boats, the daughter of a soldier
De cette époque morte où les gens savaient lire
From that dead era when people knew how to read
Oui toi la littéraire qui m'apprit à écrire
Yes, you the literary one who taught me to write
Toi qui m'accueillis oui bras ouverts à la table
You who welcomed me with open arms at the table
Toi qui bordas mon lit à me conter des fables
You who bordered my bed telling me fables
Toi qui je me souviens connaissais la nature
You who I remember knew nature
Des fruits des terres toi qui faisais des confitures
The fruits of the lands, you who made jams
Moi j'aurais tant à te dire
I would have so much to tell you
Que t'as sauvé ma peau
That you saved my skin
Toi l'apôtre du cœur
You, the apostle of the heart
Toi la fille de Rimbaud
You, the daughter of Rimbaud
Moi j'aurais tant à te dire
I would have so much to tell you
Que t'as sauvé ma peau
That you saved my skin
Oui du cœur toi l'apôtre
Yes, from the heart you the apostle
De Flaubert et d'Hugo
Of Flaubert and Hugo
Je sais ça fait longtemps que je n'ai vu tes rives
I know it's been a long time since I've seen your shores
Toi qui jouais par cœur comme un sanglot qui dérive
You who played by heart like a drifting sob
À Chatillon sur Seine quand toi t'allais Bruno
In Chatillon sur Seine when you went, Bruno
Oui répéter tes peines oui le long du ruisseau
Yes, repeating your sorrows along the stream
À faire chanter aux plaines le sanglot du basson
Making the plains sing with the sob of the bassoon
Toi qui apprenais le jazz aux fils de Chatillon
You who taught jazz to the sons of Chatillon
Qui mettais du Brooklyn au cœur du paysan
Who put Brooklyn in the heart of the peasant
Toi qui n'avais de maître que le swing du temps
You who had no master but the swing of time
Toi qui a donné ta vie au profond des campagnes
You who gave your life deep in the countryside
À partager l'ami ton savoir à ces âmes
Sharing your knowledge with these souls
Qui n'ont pour triste maître que cet avoir pourri
Who have for sad master only this rotten wealth
Pour rendre con le prolétaire pour racketter son fric
To make the proletarian stupid, to racket his money
Aux usines fermées, aux avarices reines
To the closed factories, to the reigning avarices
Aux bistrots désertés, aux horizons de plaines
To the deserted bistros, to the horizons of plains
Petite ville de campagne au ruisseau de la Seine
Small country town by the stream of the Seine
Où vivaient deux amis au ruisseau de ma vie
Where two friends lived by the stream of my life
Moi j'aurais tant à vous dire
I would have so much to tell you
Et si Chatillon pleure
And if Chatillon cries
Sur le corps de mes amis
On the bodies of my friends
Oui, des printemps sans fleurs
Yes, springs without flowers
Moi j'aurai tant à vous dire
I would have so much to tell you
Et que Chatillon pleure
And that Chatillon cries
Sur ton corps mon ami
On your body my friend
Oui le chant du malheur
Yes, the song of misfortune
Si le vent du basson ne sonne plus aux aurores
If the wind of the bassoon no longer sounds at dawn
À Chatillon sur Seine ainsi Bruno est mort
In Chatillon sur Seine thus Bruno is dead
Si le cerf brame encore, si le merle est chantant
If the deer still bellows, if the blackbird is singing
C'est pour sonner mon ami ta mémoire au printemps
It's to sound my friend your memory in spring
Elle est partie Nelly pour un autre voyage
Nelly left for another journey
Il s'est barré Bruno pour un dernier solo
Bruno left for a last solo
Et puis nous dans l'enfer, nous les oiseaux sans ailes
And then us in hell, we the wingless birds
Sous les pierres des cimetières des siècles qui sommeillent
Under the stones of the cemeteries of the centuries that sleep
Si nos rêves sont morts, si le cynisme est roi
If our dreams are dead, if cynicism is king
Si les grands gagnants sont l'ignorance et la foi
If the big winners are ignorance and faith
Sache bien qu'ici oui si toujours l'argent gagne
Know well that here yes if money always wins
La richesse du cœur, oh non, n'est pas l'épargne
The wealth of the heart, oh no, is not savings
La richesse, c'est le chant sur les toits de ce monde
Wealth is the song on the roofs of this world
De ton basson maudit qu'on apporte à ta tombe
Of your cursed bassoon that we bring to your grave
À Chatillon sur Seine, c'est rêver d'un meilleur
In Chatillon sur Seine, it's dreaming of a better
C'est Nelly et Bruno qui font chanter mon cœur
It's Nelly and Bruno who make my heart sing
Quand nous allions le long du ruisseau
When we went along the stream
Pour écouter le chant de ses sanglots
To listen to the song of its sobs
À Chatillon sur Seine pour y voir des bateaux
In Chatillon sur Seine to see boats
Ivre de solitude, tu m'apprenais Rimbaud
Drunk with solitude, you taught me Rimbaud
Quand nous allions le long du ruisseau
When we went along the stream
Pour écouter Chatillon en sanglots
To listen to Chatillon in sobs
Qui me redit, oh oui, ces bateaux
Who tells me again, oh yes, these boats
Je repense à Nelly, je repense à Bruno
I think back to Nelly, I think back to Bruno
Quand nous allions le long du ruisseau
When we went along the stream
Pour écouter le chant de ses sanglots
To listen to the song of its sobs
À Chatillon sur Seine moi je vois des bateaux
In Chatillon sur Seine I see boats
Je repense à Nelly, je repense à Bruno
I think back to Nelly, I think back to Bruno
Je sais ça fait longtemps que je n'ai pas vu tes rives
Sé que hace mucho tiempo que no he visto tus orillas
La rumeur du ruisseau et puis le chant des grives
El rumor del arroyo y luego el canto de los zorzales
À Chatillon sur Seine quand on partait Nelly
En Chatillon sur Seine cuando nos íbamos Nelly
Comme deux oiseaux chassés qui retrouvent leur nid
Como dos pájaros cazados que encuentran su nido
Nous marchions tous les deux à pas de loup dans la neige
Caminábamos los dos con pasos de lobo en la nieve
Tu m'apprenais les mots et le nom des oiseaux
Me enseñabas las palabras y el nombre de los pájaros
La province était belle nous promenions souffrance
La provincia era hermosa, paseábamos el sufrimiento
Me voilà revenu sur les terres de l'enfance
He vuelto a las tierras de la infancia
Me revient en mémoire aux sanglots de l'hiver
Me viene a la memoria con los sollozos del invierno
Toi la fille des bateaux, la fille de militaire
Tú, la hija de los barcos, la hija del militar
De cette époque morte où les gens savaient lire
De esa época muerta donde la gente sabía leer
Oui toi la littéraire qui m'apprit à écrire
Sí, tú la literaria que me enseñó a escribir
Toi qui m'accueillis oui bras ouverts à la table
Tú que me acogiste sí, con los brazos abiertos en la mesa
Toi qui bordas mon lit à me conter des fables
Tú que bordabas mi cama contándome fábulas
Toi qui je me souviens connaissais la nature
Tú que recuerdo, conocías la naturaleza
Des fruits des terres toi qui faisais des confitures
De los frutos de la tierra, tú que hacías mermeladas
Moi j'aurais tant à te dire
Yo tendría tanto que decirte
Que t'as sauvé ma peau
Que salvaste mi piel
Toi l'apôtre du cœur
Tú, el apóstol del corazón
Toi la fille de Rimbaud
Tú, la hija de Rimbaud
Moi j'aurais tant à te dire
Yo tendría tanto que decirte
Que t'as sauvé ma peau
Que salvaste mi piel
Oui du cœur toi l'apôtre
Sí, del corazón tú el apóstol
De Flaubert et d'Hugo
De Flaubert y de Hugo
Je sais ça fait longtemps que je n'ai vu tes rives
Sé que hace mucho tiempo que no he visto tus orillas
Toi qui jouais par cœur comme un sanglot qui dérive
Tú que jugabas de memoria como un sollozo que deriva
À Chatillon sur Seine quand toi t'allais Bruno
En Chatillon sur Seine cuando tú te ibas Bruno
Oui répéter tes peines oui le long du ruisseau
Sí, a repetir tus penas sí, a lo largo del arroyo
À faire chanter aux plaines le sanglot du basson
A hacer cantar a las llanuras el sollozo del fagot
Toi qui apprenais le jazz aux fils de Chatillon
Tú que enseñabas el jazz a los hijos de Chatillon
Qui mettais du Brooklyn au cœur du paysan
Que ponías de Brooklyn en el corazón del campesino
Toi qui n'avais de maître que le swing du temps
Tú que no tenías más maestro que el swing del tiempo
Toi qui a donné ta vie au profond des campagnes
Tú que diste tu vida en lo profundo del campo
À partager l'ami ton savoir à ces âmes
A compartir el amigo tu saber a estas almas
Qui n'ont pour triste maître que cet avoir pourri
Que no tienen por triste maestro que este tener podrido
Pour rendre con le prolétaire pour racketter son fric
Para hacer tonto al proletario para extorsionar su dinero
Aux usines fermées, aux avarices reines
A las fábricas cerradas, a las avaricias reinas
Aux bistrots désertés, aux horizons de plaines
A los bares desiertos, a los horizontes de llanuras
Petite ville de campagne au ruisseau de la Seine
Pequeña ciudad de campo al arroyo de la Seine
Où vivaient deux amis au ruisseau de ma vie
Donde vivían dos amigos al arroyo de mi vida
Moi j'aurais tant à vous dire
Yo tendría tanto que decirles
Et si Chatillon pleure
Y si Chatillon llora
Sur le corps de mes amis
Sobre el cuerpo de mis amigos
Oui, des printemps sans fleurs
Sí, primaveras sin flores
Moi j'aurai tant à vous dire
Yo tendría tanto que decirles
Et que Chatillon pleure
Y que Chatillon llore
Sur ton corps mon ami
Sobre tu cuerpo mi amigo
Oui le chant du malheur
Sí, el canto de la desgracia
Si le vent du basson ne sonne plus aux aurores
Si el viento del fagot ya no suena al amanecer
À Chatillon sur Seine ainsi Bruno est mort
En Chatillon sur Seine así Bruno ha muerto
Si le cerf brame encore, si le merle est chantant
Si el ciervo todavía brama, si el mirlo está cantando
C'est pour sonner mon ami ta mémoire au printemps
Es para sonar mi amigo tu memoria en la primavera
Elle est partie Nelly pour un autre voyage
Se ha ido Nelly para otro viaje
Il s'est barré Bruno pour un dernier solo
Se ha ido Bruno para un último solo
Et puis nous dans l'enfer, nous les oiseaux sans ailes
Y luego nosotros en el infierno, nosotros los pájaros sin alas
Sous les pierres des cimetières des siècles qui sommeillent
Bajo las piedras de los cementerios de los siglos que duermen
Si nos rêves sont morts, si le cynisme est roi
Si nuestros sueños están muertos, si el cinismo es rey
Si les grands gagnants sont l'ignorance et la foi
Si los grandes ganadores son la ignorancia y la fe
Sache bien qu'ici oui si toujours l'argent gagne
Sabe bien que aquí sí, si siempre el dinero gana
La richesse du cœur, oh non, n'est pas l'épargne
La riqueza del corazón, oh no, no es el ahorro
La richesse, c'est le chant sur les toits de ce monde
La riqueza es el canto en los tejados de este mundo
De ton basson maudit qu'on apporte à ta tombe
De tu fagot maldito que llevamos a tu tumba
À Chatillon sur Seine, c'est rêver d'un meilleur
En Chatillon sur Seine, es soñar con un mejor
C'est Nelly et Bruno qui font chanter mon cœur
Es Nelly y Bruno quienes hacen cantar mi corazón
Quand nous allions le long du ruisseau
Cuando íbamos a lo largo del arroyo
Pour écouter le chant de ses sanglots
Para escuchar el canto de sus sollozos
À Chatillon sur Seine pour y voir des bateaux
En Chatillon sur Seine para ver barcos
Ivre de solitude, tu m'apprenais Rimbaud
Ebrio de soledad, me enseñabas Rimbaud
Quand nous allions le long du ruisseau
Cuando íbamos a lo largo del arroyo
Pour écouter Chatillon en sanglots
Para escuchar a Chatillon en sollozos
Qui me redit, oh oui, ces bateaux
Quién me dice, oh sí, esos barcos
Je repense à Nelly, je repense à Bruno
Pienso en Nelly, pienso en Bruno
Quand nous allions le long du ruisseau
Cuando íbamos a lo largo del arroyo
Pour écouter le chant de ses sanglots
Para escuchar el canto de sus sollozos
À Chatillon sur Seine moi je vois des bateaux
En Chatillon sur Seine yo veo barcos
Je repense à Nelly, je repense à Bruno
Pienso en Nelly, pienso en Bruno
Je sais ça fait longtemps que je n'ai pas vu tes rives
Ich weiß, es ist lange her, dass ich deine Ufer gesehen habe
La rumeur du ruisseau et puis le chant des grives
Das Gerücht des Baches und dann der Gesang der Drosseln
À Chatillon sur Seine quand on partait Nelly
In Chatillon sur Seine, als wir, Nelly und ich, aufbrachen
Comme deux oiseaux chassés qui retrouvent leur nid
Wie zwei vertriebene Vögel, die ihr Nest wiederfinden
Nous marchions tous les deux à pas de loup dans la neige
Wir gingen beide leise wie Wölfe im Schnee
Tu m'apprenais les mots et le nom des oiseaux
Du lehrtest mich die Worte und die Namen der Vögel
La province était belle nous promenions souffrance
Die Provinz war schön, wir trugen Leid spazieren
Me voilà revenu sur les terres de l'enfance
Hier bin ich zurück auf dem Land meiner Kindheit
Me revient en mémoire aux sanglots de l'hiver
Erinnerungen kommen zurück, mit dem Schluchzen des Winters
Toi la fille des bateaux, la fille de militaire
Du, das Mädchen der Boote, das Mädchen des Militärs
De cette époque morte où les gens savaient lire
Aus dieser toten Zeit, in der die Leute noch lesen konnten
Oui toi la littéraire qui m'apprit à écrire
Ja, du, die Literatin, die mir das Schreiben beibrachte
Toi qui m'accueillis oui bras ouverts à la table
Du, die mich mit offenen Armen am Tisch empfing
Toi qui bordas mon lit à me conter des fables
Du, die mein Bett umrandete, um mir Fabeln zu erzählen
Toi qui je me souviens connaissais la nature
Du, die ich mich erinnere, kanntest die Natur
Des fruits des terres toi qui faisais des confitures
Die Früchte des Landes, du, die Marmelade machte
Moi j'aurais tant à te dire
Ich hätte so viel zu sagen
Que t'as sauvé ma peau
Dass du meine Haut gerettet hast
Toi l'apôtre du cœur
Du, der Apostel des Herzens
Toi la fille de Rimbaud
Du, das Mädchen von Rimbaud
Moi j'aurais tant à te dire
Ich hätte so viel zu sagen
Que t'as sauvé ma peau
Dass du meine Haut gerettet hast
Oui du cœur toi l'apôtre
Ja, vom Herzen, du der Apostel
De Flaubert et d'Hugo
Von Flaubert und Hugo
Je sais ça fait longtemps que je n'ai vu tes rives
Ich weiß, es ist lange her, dass ich deine Ufer gesehen habe
Toi qui jouais par cœur comme un sanglot qui dérive
Du, die auswendig spielte, wie ein Schluchzen, das abdriftet
À Chatillon sur Seine quand toi t'allais Bruno
In Chatillon sur Seine, als du, Bruno, gingst
Oui répéter tes peines oui le long du ruisseau
Ja, um deine Schmerzen zu wiederholen, ja, entlang des Baches
À faire chanter aux plaines le sanglot du basson
Um die Ebenen mit dem Schluchzen des Fagotts singen zu lassen
Toi qui apprenais le jazz aux fils de Chatillon
Du, der den Söhnen von Chatillon den Jazz beibrachte
Qui mettais du Brooklyn au cœur du paysan
Der Brooklyn ins Herz des Bauern brachte
Toi qui n'avais de maître que le swing du temps
Du, der keinen Meister hatte außer der Schwingung der Zeit
Toi qui a donné ta vie au profond des campagnes
Du, der sein Leben dem tiefen Land gab
À partager l'ami ton savoir à ces âmes
Um, mein Freund, dein Wissen mit diesen Seelen zu teilen
Qui n'ont pour triste maître que cet avoir pourri
Die nur diesen verrotteten Besitz als traurigen Meister haben
Pour rendre con le prolétaire pour racketter son fric
Um den Proletarier dumm zu machen, um sein Geld zu erpressen
Aux usines fermées, aux avarices reines
Zu den geschlossenen Fabriken, zu den gierigen Königinnen
Aux bistrots désertés, aux horizons de plaines
Zu den verlassenen Bars, zu den Horizonten der Ebenen
Petite ville de campagne au ruisseau de la Seine
Kleinstadt auf dem Land, am Bach der Seine
Où vivaient deux amis au ruisseau de ma vie
Wo zwei Freunde am Bach meines Lebens lebten
Moi j'aurais tant à vous dire
Ich hätte so viel zu sagen
Et si Chatillon pleure
Und wenn Chatillon weint
Sur le corps de mes amis
Über die Körper meiner Freunde
Oui, des printemps sans fleurs
Ja, Frühlinge ohne Blumen
Moi j'aurai tant à vous dire
Ich hätte so viel zu sagen
Et que Chatillon pleure
Und dass Chatillon weint
Sur ton corps mon ami
Über deinen Körper, mein Freund
Oui le chant du malheur
Ja, das Lied des Unglücks
Si le vent du basson ne sonne plus aux aurores
Wenn der Wind des Fagotts nicht mehr in den Morgenstunden klingt
À Chatillon sur Seine ainsi Bruno est mort
In Chatillon sur Seine, so ist Bruno gestorben
Si le cerf brame encore, si le merle est chantant
Wenn der Hirsch noch röhrt, wenn die Amsel noch singt
C'est pour sonner mon ami ta mémoire au printemps
Ist es, um deiner Erinnerung im Frühling zu gedenken
Elle est partie Nelly pour un autre voyage
Sie ist gegangen, Nelly, auf eine andere Reise
Il s'est barré Bruno pour un dernier solo
Er ist abgehauen, Bruno, für ein letztes Solo
Et puis nous dans l'enfer, nous les oiseaux sans ailes
Und wir in der Hölle, wir, die flügellosen Vögel
Sous les pierres des cimetières des siècles qui sommeillent
Unter den Steinen der Friedhöfe der schlafenden Jahrhunderte
Si nos rêves sont morts, si le cynisme est roi
Wenn unsere Träume tot sind, wenn der Zynismus König ist
Si les grands gagnants sont l'ignorance et la foi
Wenn die großen Gewinner die Ignoranz und der Glaube sind
Sache bien qu'ici oui si toujours l'argent gagne
Wisse, dass hier, ja, wenn immer das Geld gewinnt
La richesse du cœur, oh non, n'est pas l'épargne
Der Reichtum des Herzens, oh nein, ist nicht das Sparen
La richesse, c'est le chant sur les toits de ce monde
Reichtum ist der Gesang auf den Dächern dieser Welt
De ton basson maudit qu'on apporte à ta tombe
Von deinem verfluchten Fagott, das wir zu deinem Grab bringen
À Chatillon sur Seine, c'est rêver d'un meilleur
In Chatillon sur Seine, ist es, von einem Besseren zu träumen
C'est Nelly et Bruno qui font chanter mon cœur
Es sind Nelly und Bruno, die mein Herz singen lassen
Quand nous allions le long du ruisseau
Als wir entlang des Baches gingen
Pour écouter le chant de ses sanglots
Um dem Gesang seiner Schluchzen zu lauschen
À Chatillon sur Seine pour y voir des bateaux
In Chatillon sur Seine, um Boote zu sehen
Ivre de solitude, tu m'apprenais Rimbaud
Betrunken von Einsamkeit, lehrtest du mir Rimbaud
Quand nous allions le long du ruisseau
Als wir entlang des Baches gingen
Pour écouter Chatillon en sanglots
Um Chatillon schluchzen zu hören
Qui me redit, oh oui, ces bateaux
Wer erinnert mich, oh ja, an diese Boote
Je repense à Nelly, je repense à Bruno
Ich denke an Nelly, ich denke an Bruno
Quand nous allions le long du ruisseau
Als wir entlang des Baches gingen
Pour écouter le chant de ses sanglots
Um dem Gesang seiner Schluchzen zu lauschen
À Chatillon sur Seine moi je vois des bateaux
In Chatillon sur Seine, sehe ich Boote
Je repense à Nelly, je repense à Bruno
Ich denke an Nelly, ich denke an Bruno