En bas de ma fenêtre
En bas de ma fenêtre, j'ai vu planer l'être
La tête remplie d'eau, la mine un peu bébête
Qui f'sait de la couture, avec son avant bras
Fixe goûtu, cueilli à Porte des Lilas
Ses baskets blanches, étaient devenues grises
Comme l'héroïne, qui lui faisait la bise
Vu le souffle du vent, y a des bisous partout
Cachés dans le fond, des petits sachets blancs
Ça va plus loin qu'le périph', y en a même à Bab El Oued
Chez les aborigènes, sous la tente d'un touareg
Tout ça, c'est humain, tout ça, c'est commun
La came, son coma, Dieu créa l'Homme, l'Homme la créa
À chacun son opium, chacun ses opinions
Mais sur ce forum, y a une pompe dans un bras
Personne ne relève, ça, c'est l'habitude
Et de ma fenêtre, j'me dis qu'le monde ne va pas
En bas de ma fenêtre, j'ai vu marcher l'être
Une casquette sur la tête, la mine un peu métèque
Stan-Stan Smith aux panards, banane à la ceinture
Octogone dans la main, il déambule dans l'avenue
Pin, pin, pon, pin, pon, v'là l'poulet basquaise
Paroles, poussettes, patates, menottes
Cric aux poignets, fourgon cellulaire
Crise de nerfs sur un banc, salement menotté
Youssef Ben Hathman, Fleuri de Mérogis
Devenu détenu, 9-4, 426
Compte les barreaux, à l'ombre du soleil
Interminables journées, longues comme la Tour Eiffel
À chacun son opium, attention à l'O-D
Six mois fermes, pour un contrôle d'identité
Personne ne relève, ça, c'est l'habitude
Et de ma fenêtre, j'me dis qu'le monde est pété
Alors, je ferme le store, et finis mon histoire
Comme un triste sort, jeté par désespoir
Ma f'nêtre n'a pas attendu un nouveau président
Pour m'raconter la connerie, d'ceux qui l'ont élu
Simple information
L'inspecteur Machin-Truc fut démis d'ses fonctions, pour une séquestration
Pin, pin, pon, pin, pon, papa
Poème du dimanche, Papa