Illusion D'Optique
Tout en bas, assis sur le seuil,
Tu vois la vie en trompe-l'œil.
Le nouveau monde est là, oui,
Moderne, souterrain, pein de cris,
Pointu, rayant le ciel,
Clinquant, pestilentiel,
Qui cherche le soleil et la mer et le sable
Pour être plus désirable,
Qui s'étale et s'expose
Comme une anamorphose.
C'est une illusion d'optique.
Rien n'a changé depuis les beatnicks,
Et cette lucidité te rend survolté
Comme sur une chaise électrique.
Coups de poings, coups de reins,
Saute dans le dernier wagon du train.
Viens, donne-moi la main
Pour aller plus loin
Qu'une ultime étape avant la fin.
Pourtant, certains songes,
Certaines fois, te plongent
Dans un ailleurs meilleur
Qui sent fort la sueur,
Qui fait mal au cœur
Tellement c'est ailleurs,
Tellement, tellement, tellement
C'est jamais l'heure.
C'est une illusion d'optique.
Rien n'a changé depuis les beatnicks,
Et cette lucidité te rend survolté
Comme sur une chaise électrique.
Viens, donne-moi la main.
Rappelle-toi de tes frissons de gamin.
Rappelle-moi qu'on est encore des gamins.
Après tout, c'est pas si loin.
C'est peut-être à côté.
Y a peut-être même un bus pour y retourner,
Sortir de ce monde à l'Argus
Où tout ce qui reste de beau
Est au marché aux puces,
Où les derniers sourires
Sont du papier glacé
De prospectus,
Prospectus,
Prospectus...
C'est une illusion d'optique.
Rien n'a changé depuis les beatnicks,
Et cette lucidité te rend survolté
Comme sur une chaise électrique.
Tout est illusion d'optique.