La possibilité d'une île
Il n'y a pas d'amour
Pas vraiment, pas assez
Nous vivons sans secours,
Nous mourons délaissés.
L'appel à la pitié
Résonne dans le vide,
Nos corps sont estropiés
Mais nos chairs sont avides.
Disparues les promesses
D'un corps adolescent,
Nous entrons en vieillesse
Où rien ne nous attend
Que la mémoire vaine
De nos jours disparus,
Un soubresaut de haine
Et le désespoir nu.
Ma vie, ma vie, ma très ancienne
Mon premier vœu mal refermé
Mon premier amour infirmé
Il a fallu que tu reviennes.
Il a fallu que je connaisse.
Ce que la vie a de meilleur,
Quand deux corps jouent de leur bonheur
Et sans fin s'unissent et renaissent.
Entré en dépendance entière,
Je sais le tremblement de l'être
L'hésitation à disparaître,
Le soleil qui frappe en lisière
Et l'amour, où tout est facile,
Où tout est donné dans l'instant
Il existe au milieu du temps
Il existe au milieu du temps
La possibilité d'une île.