Lettres d’or
Comment prendre de la hauteur, viser le rarissime
Durer sur un millésime à l'écart de ces radoteurs
L'or en barre que je ramène c'est du caviar pour les porcs
Un corbillard pour les pécores car pour mon art je me démène
Autant d'pourris dans l'under que dans vos télé vos radios
J'ai toujours taffé le cardio car le vrai rap s'nourrit du coeur
Que des calculateurs, c'est plus des mots mais de l'algèbre
Plus la rime est pauvre plus ils sont riches et célèbres
J'arrive solide dans ce combat , j'ai épaissi mon verbe
Et tout ce ramassis de merde mon encre ne s'y mélange pas
Mon empreinte en lettres d'or, ma silhouette sur l'macadam
Loin des girouettes de leurs vacarmes je vais renaitre après ma mort
Peur de tout ce qui m'imprègne et tourne autour de moi
Si un jour je me noie, j'te dirai que tout baigne
Parait que le bonheur s'octroie : défonce des portes ouvre des livres
Que les valeurs auxquelles je crois me portent et me délivrent
Bien meilleur que la moyenne depuis que les bidons tiennent le guidon
Dis donc p'tit con tu vires au blond mais ça ne fera pas de toi un sayen
Va donc niquer ta race aryenne toi et ton clanc de fachlard
Jviens percuter des machoires j'ai les idées kafkaïennes
De Paris à Bali c'est les même types qui se mentent
J'me sens trahi comme Ali depuis qu'les frères entre eux se plantent
Ça fourmille sur les ondes et parle de rentabilité
J'me dois d'fournir dla qualité je vise le mille et pas le nombre
Des coups d'crampons dans l'oesophage tant que les nazes respirent encore
Je grave mon blaz en lettre d'or, sans pierre philosophale
Et les vipères font la morale de la CC plein les narines
J'nai pas cessé d'parler en rime depuis qu'ma vie part en freestyle
J'arrive sans piston, simplement sur un thème
J'ai seulement la vintaine mais j'pourrai t'apeller fiston
La mort une pute en bas nylon qui tapine a chaque ruelle
Vulgaire, sanguine et cruelle face à elle : courage fuyons!
Et si hélas ma vie s'arrête , le temps m'donnera raison
Ni les strass ni les paillettes influent sur mes rêves d'horizon
J'ai les yeux ecarquillés comme dans orange mécanique
Depuis longtemps sous estimé plus rien ne se vaut au mérite
Vu les esprits tendancieux , dur de rester authentique
Mon art un arithmétique je viens régler mes contentieux
A l'heure où je m'endors, j'ai la gueule contre le zinc
Mon style en lettres d'or j'ai l'amour au bout d'un flingue
J'emmerde les bien pensants, rien n'est laissé au hasard
Venu pour briser les trois quarts et hisser le quart restant
En quête de reconnaissance quitte à friser l'insomnie
J'ai soif de connaissance pour esquiver leurs calomnies
Les mots sont millimétrés , mais je reste sceptique
Depuis que les mômes sont illétrés et qu'leurs parents sont alcooliques
Des coups d'crampons dans l'oesophage tant que les nazes respirent encore
Sans pierre philosophale, je grave mon blaz en lettre d'or