ATTACHEMENT
Jadis dans leur petit village,
Toujours ils s’étaient adorés.
Leurs rencontr’s n’étaient pas volage,
Ils s’rencontraient sans s’arrêter.
Muets d’émoi, essouflés, tremblants,
Afin de vivre plus longtemps
Cet instant divinement bon.
Ils s’écartaient à reculons,
Mais dès qu’ils s’éloignaient,
En dedans ils se disaient :
R.
Tu es loin de moi,
Je suis loin de toi ?
Tu t’ennuies de moi,
Je m’ennuie de toi.
Toi belle fille,
Moi brav’ garçon,
J’veux pas qu’tu t’ennuies,
Pour la santé, c’est pas bon.
(parlé) Tes yeux sont bleus, ta robe est verte,
Ne reste pas la bouche ouverte…
2.
Enfin un jour il la toucha,
De tant d'amour elle fut saoûle,
II lui dit : qu'est-ce que tu as,
- Ah ! j'en ai la chair de poule.
Dès le soir même il prit sa plume,
Lui écrivit : Est-ce que tu m'aimes,
Elle lui dit : Mon cœur s'allume,
Voui, je t'aime, avec un grand M.
Le soir quand je me couche,
Dans l'oreiller j'cherch' ta bouche.
R.
3.
Alors quand ils se rencontrèrent
Ils s'embrassèrent tout attendris,
Firent un p’tit cri et se r’gardèrent,
Puis sourirent , heureux de s'être compris.
Ils s'aimaient pour le bon motif,
Ils s' marièrent encor tout naïfs,
Tout de suite, il la prit par la main,
Et vite l'emmena par le train,
Et le soir dans leur lit,
En choeur, joyeux, ils ont dit :
R.
Tu n’es plus loin d’moi,
Je n’suis plus loin d’toi,
Tu t’ennuies plus d’moi,
Je m’ennuie plus d’toi,
Toi, belle fille,
Moi, brav’ garçon,
J’crois pas qu’on s’ennuie,
Pour la santé c’est pas bon.