Par les champs inondés
Par les champs inondés
Tu viendras me chercher
Et nous irons glisser
Légers
De saule en saule aux cheveux mouillés, mouillés
Le fond de ton bateau
Que tu pousses sur l'eau
Couche l'herbe pâlie
Qui plie
Couleur de ma mélancolie
Les grenouilles par mille
Sur le miroir fragile
Font un bruit léger
Dans leurs vives plongées
Et sous notre sillage
Rêvent les pâturages
Le chemin s'est noyé
Dans un monde mouillé
À tant te regarder
Par les champs inondés
Je vois se dédoubler
Trembler
L'ombre de toi que je vais rêver, rêver
Échouons le bateau
Nous marcherons dans l'eau
Les pieds dans la fraîcheur
J'ai peur
De trop laisser battre mon cœur
Un pli horizontal
Déchire le cristal
Et sous le bruissement
Des peupliers d'argent
J'ai le cœur qui vacille
Des gouttelettes brillent
Le long des avirons
Rentrons vite, rentrons !
Sur les champs engourdis
Se faufile la nuit
Vois, le ciel s'alanguit
Bleuit
Le jour chavire, mon rêve aussi, aussi
À quoi bon s'attarder
Sur les champs inondés ?
Nous laissons nos pensées
Embrumées
Jusqu'à demain vagabonder
Par les champs inondés
Par les champs inondés