Monstre et Cie
Sable dans le dos, champagne dans le seau
Mon sabre dans le thorax d'un anthropophage
J'bois du jus d'coco dans des coquillages
Dors dans un sarcophage encerclé
Par de gros grillages
J'ai peur d'être attaqué quand
Je fais la sieste
Mon visage est balafré, j'ai connu la peste
On est loin des vacances à la plage
J'ai rejoint cette île effarante à la nage
Oui, j'ai fui ce monde rempli
De zombies, de grands tas d'immondices
Y songe
Tout s'est effondré, il y a vingt huit ans
Impuissant, j'ai regardé ma mère
Se faire manger par des
Centaines de morts-vivants
C'était exorbitant (maman?)
Isolé, je survis au soleil et j'attends
Obligé de me suffire à moi-même
C'est navrant
Mon destin changea un vendredi soir
Entre dix et onze
Le moment fut noir triste et sombre
J'deale mes 'ons-s' tranquille
Devant c'bar
Un premier zombie en pleine rue
Le ventre ouvert, les yeux hors
Des orbites, j'tombe de haut, ému
Par la scène
N'aperçois pas l'second derrière moi
L'esquive d'un poil de 'ul-c' grâce au
Barman et à sa vodka
Hop là, roulade à la Moax Payne
Mon cœur s'emballe
Attrape un tesson d''teille et t'choppe ça
À la gorge, saigne, frappe partout où j'peux
J'ai pris la fuite ce jour-là, depuis
Mes potes se nomment Whisky-Cola
J'suis devenu un bouseux
Armé jusqu'aux dents pendant un moment
J'étais lié à un groupe de gens
Même ma famille fut dévorée
Dès les premières semaines
On a perdu les trois-quarts de
L'équipe en une saison
Seule, j'traîne, gueule
Peine à trouver d'la graille
La chair humaine n'est pas si mal, frère
Plus d'raison
Moi, j'suis seul parmi les monstres
Et le seul gars qui dénonce
Le linceul où glisse le monde
La noirceur qui risque de plomber
L'atmosphère d'jà grise et sombre, ouais
J'suis seul contre tous
Et, sur le seuil, j'te repousse car
Sans vouloir mépriser l'autre
Je m'isole, deviens ouf
Et fais ma place parmi les ombres
Crée une bad combinaison, déraison
Manque de souffle
Enfermé dans ma p'tite maison
Toujours vivant tant qu'je souffre
Constamment au bord du gouffre et
Sous une incessante pression
J'parle pas avec dérision
En mission dès qu'la porte s'ouvre
Avancer dans c'monde de sourds est
Ma toute première ambition
J'me pose pas dix mille questions
Car la seule réponse que j'trouve
Est qu'il faut survivre en eaux troubles
Et marcher en toute discrétion
Réalité ou fiction? J'ai
L'impression qu'on s'engouffre
Dans un tunnel qui sent l'souffre et
Sans y voir de direction
Moi, j'ai l'intime conviction
Que, tous ensemble, on s'étouffe
Et qu'il faut vivre seul
Et c'est tout, ouais
C'est mon unique solution
(face aux monstres)
J'ai besoin d'cet outil planqué dans
L'garage mais comment l'atteindre?
Mon jardin est infesté d'mecs à trois jambes
J'en ai dessoudé un, puis
Deux, puis cinquante-quatre
J'm'en rappelle
Au trentième, j'n'avais qu'vingt-trois ans
Belle journée mémorable
J'ai dû étouffer mon p'tit frère
Avant qu'sa morsure n'atteigne
Mes artères fémorales
Oui, c'est dur, ma mère
Y tenait, à c'mioche
Elle a pas fait long feu une fois des leurs
J'ai dû la finir à la pioche
À présent, j'suis rodé
(c'est sûr) , limite, je trouve ça cool
Qu'on n's'accouple plus
Qu'on puisse couper des têtes
Qu'on s'saoule au sang d'zombie coupé
À une flotte virusée
Maintenant qu'on n'bouffe plus trop
J'ai arrêté d'mouler des cakes
Aussi, j'aime recevoir des invités, oui
J'suis plus cool qu'avant
Si tu as froid, je t'en prie
Viens te réchauffer j'allume le four
(chut) , ne dis rien
Sachant qu'je tiens l'fusil
Approche, l'ami
Qu'j'puisse te désosser easy