J'y pense, j'oublie
J'reviens d'l'enterrement d'un proche, j'me dis qu'la vie n'a pas d'sens
L'humain a beau faire des progrès, notre existence n'a pas d'science
Destin agit selon son gré, censés s'estimer chanceux
Sur cette autoroute sinueuse, il m'reste encore du sens
J'y pense là et après j'oublie
Sur le moment en réflexion, et puis après j'roupille
C'est fou comment la vie est fourbe
Quelqu'un de plus ou de moins, on est des millards, qu'est-ce qu'elle en a à foutre?
Pris entre les dettes, les factures
Les victoires, défaites, les fêtes, un passé bourré d'ratures
Perdu dans la fosse aux lions, j'me sens jeté en pâture
Je m'efforce d'être quelqu'un de bon, je n'suis qu'une caricature
Et la mon cerveau sature
Pour dire vrai, ça fait un moment qu'ça dure
Donc j'décompresse, j'appelle cette meuf et j'm'envoie sur Saturne
M'ont dit qu'le paradis c'est pour les braves
Et vu mes stats, dans l'meilleur des cas, j'passerai par la draft, ouais
Quand j'y pense il est parti mon pote
Ça fait bizarre, j'me dis qu'j'reverrai plus mon pote
Ouais, il est parti mon pote
Il est parti mon pote
Quand j'y pense j'reverrai plus mon pote
C'est c'qu'on disait tout de suite avec les potes
On est des potes qui pleurent un pote et on est pleins de potes
Mais quand j'y pense, les potes
La vie d'rue sans embrouille, c'est comme un match d'rugby sans mêlée
Mes potes sont comme écouteurs iPhone, ils aiment bien s'emmêler
Parmi cela, très peu sont venus m'aider
Donc à mon tour, y en à trop peu qu'j'ai aidé
Pourtant on s'aime mais on s'baise, on est des PDs
Mais on s'accepte, on s'chamaille, on s'critique
On assume leurs faits et gestes, leurs caractères, leurs p'tits tics
Mais dès qu'ça foire, on s'jette la pierre, si on garde pour soi, on crie
Puis on s'reparle, qui entre moi et eux est hypocrite?
En vrai on reverra plus notre pote
Quand j'y repense, y avait qui à l'enterrement d'ce pote?
Et est-ce qu'ils seront là à mon enterrement?
C'jour là, j'fermerai ma gueule, j'pourrai pas faire autrement
Bref, j'vois pas pourquoi j'réfléchis à tout ça
À croire que dans mon esprit tous les jours c'est la Toussaint
L'union fait la force, du coup on est pas tous 'zins
Diviser pour mieux régner du coup on est pas tous un
J'y pense puis après j'oublie
J'y pense puis après j'oublie
J'y pense puis après j'oublie
J'y pense, j'oublie
Encore un texte triste écrit sous un esprit nuageux
J'ai perdu l'innocence, c'est vrai, depuis j'ai pris de l'âge
Comme si j'sortais d'un enterrement, d'un pote ou bien d'un proche
La joie a pris la fuite, c'est la lassitude qui s'accroche
Encore un texte triste écrit dans un monde sans morale
La peine et la terreur bien décidées rejoignent la chorale
Comme quand t'allumes la télé sur les nouvelles du monde
Où sont passés les sourires? C'est la colère qui gronde
J'y pense et puis j'oublie, je préfère faire le tri
Je passe à autre chose, souvent je tiens, parfois je plis
Comme juste après la mort d'un bon pote ou d'un parent
J'aurais dû écrire sous tise, j'aurais gratté un texte plus marrant