La Jeune Fille
La jeune fille est blanche
Elle a des veines vertes
Aux poignets
Dans ses manches ouvertes
On ne sait pas pourquoi
Elle rit
Par moment
Elle crie
Et cela est perçant
Elle est grande
Elle est blanche
Elle a des bras très doux
Elle est très droite
Et penche le cou
On dirait quelquefois
Qu'elle comprend des choses
Pas toujours
Elle cause tout bas
Oh ma chère, oh la la!
Figure-toi que mardi
Je l'ai vu, j'ai ri
Elle dit comme ça
Elle est grande
Elle est blanche
Elle a des bras très doux
Elle est très droite
Et penche le cou
La jeune fille est blanche
Elle a des veines vertes
Aux poignets
Dans ses manches ouvertes
Quand un jeune homme souffre
D'abord elle se tait
Et elle ne rit plus
Toute étonnée
Elle est grande
Elle est blanche
Elle a des bras très doux
Elle est très droite
Et penche le cou
Dans les petits chemins
Elle remplit ses mains
De piquants, de bruyères
De fougères
Est-ce que la belle se doute
Qu'elle vous prend le cœur
En cueillant sur la route
Des fleurs?
Elle est grande
Elle est blanche
Elle a des bras très doux
Elle est très droite
Et penche le cou
Elle est grande
Elle est blanche
Elle a des bras très doux
Elle est très droite
Et penche le cou