La cerise
Et l'on serpente à la surface, négligeables bagatelles, candidates forcées à l'hécatombe perpétuelle. Ouvrons la chasse aux mécréants qui n'ont jamais goûté l'opium censé faire de nous des hommes et des mères pour nos enfants. Alors on brûle, on brûle, on brûle, on accumule autant d'émules, de peuple en pleuple, de ville en ville, pendant que les théocrates dealent. Si Dieu existe? Je n'en sais rien. Qu'il ait le plus beau des jardins, si par le plus grand des hazards, tout ça existe, je ne veux pas le savoir. Alors, ne me fais pas croire que nous attend la bonne surpise. J'ai autre chose à faire, à voir, dans cette vie de friandises. Ne me laisse pas croire que nous attend la bonne surprise. Et si jamais tout n'est pas noir, ce ne sera que la cerise.
Et l'on torture à la surface, le corps, le sexe, le femme, la science et autres formes de connaissances trop dangeureuses pour nos systèmes. Je refuse toute abstinence. Plutôt que de m'avouer vaincu, j'invoque ici l'immanence. La transcendance? En temps voulu. Ignorants noyés sous la gnose, prenez-le ou non comme une fronde, mais je ne ferai pas de vos névroses un modèle pour mon monde. Si Dieu existe? Je n'en sais rien. Je ne péterai jamais plus haut que le cul d'aucun de vos saints. Si Dieu existe? Rencard à l'échafaud. Alors, ne me fais pas croire que nous attend la bonne surpise. J'ai autre chose à faire, à voir, dans cette vie de friandises. Comment pourrais-je boire ces paroles imbibées de bétise? Pourquoi devrais-je donc m'en vouloir dans cette vie en terre soumise? N'attendons pas plus tard qu'aujourd'hui pour raffler la mise. Et si enfin tout n'est pas noir, ce ne sera que la cerise.