JACQUES
Parfois c’est par la voix d’une recrue
Qu’on entend le vétéran
Mais c’est toujours parce qu’il y a des vétérans
Qu’il y a des recrues
Y a toujours son portrait
Sur une des pages du journal
Il porte sur ses traits
Une fatigue caricaturale
Il sacrifie sa vie
Pour une idée, un idéal
Il bosse jour et nuit
Il est vaillant comme un cheval
Dans de glauques locaux
Il s'agite sous des néons
En livrant des propos
Teintés d'ardeur et de passion
Et des millions de fois
Il répét’ra la même chanson
Avec le même émoi
Avec la même conviction
Il s’bat pour le sourire
De ceux qui coup’ront le ruban
De l'énorme présent
Qu'il est en train de leur offrir
Bien sûr il prend de l'âge
Mais rien ne brouille sa vision
Il transpire le courage
Il va au bout de sa mission
Il nage comme un dauphin
Dans une espèce d'océan
Où ce sont les requins
Qui donnent des bisous aux enfants
Et qui tendent leur dos
Pour mieux qu'on leur tende les mains
Et qui cachent leurs crocs
Pour mieux qu'on se trompe au scrutin
Non c'est pas pour le titre
Et non c'est pas pour le pouvoir
Que ce monsieur persiste
Et signe déjà notre histoire
Quand parfois sa voix tremble
C'est que les vérités sont lourdes
C'est qu’ça l'rend impatient
Lorsque les oreilles sont sourdes
Parfois c’est par la voix d’une recrue
Qu’on entend le vétéran
Mais c’est toujours parce qu’il y a des vétérans
Qu’il y a des recrues
Un jour quand nous saurons
Toute l'ampleur de notre chance
Quand nous arroserons
La fleur de notre indépendance
Faudra pas oublier
Qu'il a travaillé comme un fou
Y a pas eu que René
Il y a Jacques et il y a nous
Parfois c’est par la voix des recrues
Qu’on entend les vétérans
Mais c’est toujours parce qu’il y a des vétérans
Qu’il y a des recrues
Parfois c’est par la voix des recrues
Qu’on entend les vétérans
Mais c’est toujours parce qu’il y a des vétérans
Qu’il y a des recrues