Eldorado
[Couplet 1 : Mombi]
Ma vie se résume à rien, le temps passe
Il faut que je me prenne en main que la famille mange à sa faim
Dans mes poches que dalle, nada hatsa, y'a rien
Mon cerveau torturée pendant tant de nuits, la folie me prit
Réunis femme, enfants et amis, leur dit qu'il me fallait quitter cette misère
Donner un sens à ma vie si amère, j'en ai assez de vous voir pleurer
Un par un crever sans pouvoir me manifester
Je n'en peux plus de m'apitoyer, je dois bouger, voyager, travailler
Quand j'en aurais assez plein les poches je reviendrais
La faim m'a guidé vendu ce que j'avais, tout bradé
Histoire d'avoir de quoi payer mon billet, je suis parti à la conquête d'Eldorado
Sans papiers dans la clandestinité, je vais devoir lutter, mais je suis décidé, j'y vais
[Couplet 2 : Boss One]
Dans l'avion crispé, terrorisé par l'appréhension d'arriver
Me retrouver confronté aux autorités, mais merde que leur dire
Si je me fais niquer le passeport et oui, je l'ai emprunté il ne m'appartient pas
Je dois le renvoyer, j'ai donc prié, mis ma destinée aux mains de Dieu
Fermé les yeux, repensé à père, mère pour qui ma réussite représente la lumière
Pour être sincère je tente un coup de poker tout le monde descend à cet instant présent
Je me cague dessus, mon coeur bat à cent l'heure je ne le contrôle plus
Quel honneur j'aurais aimé être ailleurs, "passeport s'il vous plaît"
Le contrôle s'est bien passé, vite fait, bien fait, plus de quoi s'inquéter
Il n'ont vu que du feu, que du feu tant mieux
Qu'Eldorado se prépare à me recevoir dans ses lieux
[Refrain]
Demain je quitterai ce lourd fardeau, guidé par mes idéaux
Charmé par le faux, je partirai pour Eldorado, Eldorado
[Couplet 3 : Mombi]
En m'exilant chez la dame de France, mon Eldorado
Je pensai que tout était rose, la vie facile
Mais tout est noir sans espoir
À peine 10 mois que je suis là, je regrette déjà
On m'a vendu du rêve, j'ai rien vu, j'ai rien eu
J'ai donc conclu qu'eldorado n'offre que de l'honneur
Des enfants qui meurent, des mères qui pleurent
Des pères dans la terreur, des soeurs qui vendent leur corps pour s'en sortir
Pire certains se shootent et n'ont plus d'avenir
Tentent de fuir ce diable qui un jour entre dans la vie sans prévenir
Qu'est-ce qui m'a pris ? Etre venu ici c'est la pire des conneries
J'ai voulu faire la caille, me retrouve sans travail, comme une canaille
Je joue à cache cache avec la flicaille, c'est décidé je veux tenter chez moi
Mohamed tu sais francais je ne comprends pas
Je m'étais donné cinq mois pour rentrer dans le système, mais voilà c'est féria
Génération de braquers la jeunesse nique le Dahwoi
À chaque coin de rue des prostituées, des camés, des guerriers
La vie de rève ça n'est pas ici que je risque de la trouver
Donc je m'en vais, tchao eldorado et à jamais