Comme un autre (intro)

Je suis comme tous ces enfants
Pressé d’être adulte et aujourd’hui qu’je l’suis, je les jalouse
Quand je vois mon corps qui lutte, abîmé par la vérité des faits
La vérité défait un homme pour les plus faibles
On n’a jamais pu dire combien j’les connais
Comme un autre j’ai les yeux irrités
Sous mes yeux les cernes, tous concernés, on l’sait, on change juste de termes
Les portes se ferment, on s’dit qu’c’est la nature qui fera l’reste
Enfermée par l’bitume, la nature a créé des pestes
Ensemble se contaminent, tous ensemble s’abîment
Le reste devine ce qu’on s’imagine
Dans cette odeur d’urine, devine, là ici c’est l’usine
Les riches sont séparés d’une vitrine
Les plus petits hallucinent, et les grands se matent sans estime
Aïe, Kamnouze au mic, faya et ça sans haya
J’suis Al Ca’, le malt sur mes yeuf et cherche la maille à
Tous les coups on s’dit qu’ce sera la bonne et on s’donne
Des fois on s’cogne, on s’abandonne dans une bouteille de rhum
Mes gars savent de quoi j’parle
Tes proches te remettent sur pied et ça repart
J’suis comme un autre, accepte les jours où j’me vautre
Comme un autre j’ai fait des bons pas et des fautes
Sur mon skeud ou du haut d’la scène j’te dirai pareil
J’suis fait de joies, de peines, de peurs, d’insomnie, de sommeil
Y a les jours où j’vois la fin et les jours où ça baigne
Une histoire insensée sans début, sans fin, sans conseil
On marche tous avec ces interrogations sans réponse
On marche tous, pour les plus fous on fonce tous
Des fois on s’pousse, c’est chacun pour soi pour la rescousse
Maîtrise pas la secousse comme un touriste perdu dans la brousse
Je suis ma course, baisse la tête quand j’ai l’blues
Reste à mes sources, remonte la tête pour Kamnouze
Je reste naturel, show-biz ou pas, je reste réel
Je reste fidèle et ferai tout pour qu’ça reste nickel
Nickel, comme des relations autour de moi
J’ai pas besoin d’un fan-club, juste des gens en qui j’crois
Ça n’existe pas, sache que j’ai une famille à moi
On est déjà tombés assez bas, alors le reste c’est quoi
J’ai failli crever à dix-neuf ans, la vie j’la vois
Certaines priorités sont plus les mêmes, on vit qu’une fois
Si Dieu m’a donné une chance, j’la prends et j’avance
Respecte cette importance, commence, pense
Comme un autre, un jour ou l’autre une prise de conscience
Comme un autre, je passe mon temps à visionner mon existence
Entre autres, j’analyse, passe mon temps à lire les fils de Shaka
J’analyse, allonge sur feuille mes craintes mes humeurs, c’est mon biz-
Ness, laisse faire c’est mon espèce qui fait subir
Subira la roue d’la même vitesse
Un nouveau proverbe, calé pour un nouveau projet
Kamnouze, dans l’mille, file pile là où j’sais
Là où j’sais que rien n’est fait au hasard, j’crée
Du haut d’chez moi face à la fenêtre, mon exutoire secret
J’ai pas d’secret, pas d’refrain, j’lâche d’un trait
Comme un autre, prend forme un nouveau portrait, tu sais
Comme un autre, j’ai pas toujours de thème, j’écris quand même
Ça m’fait du bien, et peut-être aussi à ceux qu’j’aime
Chaque mot calculé pour captiver ton attention
Chaque mot choisi pour décortiquer ma vision
Cherche pas d’concept, j’reste moi-même
Comme n’importe qui, y a des jours où j’ai la flemme
J’laisse venir, cet instinct d’décrire, me dire
Vas-y, c’est maintenant qu’je sens qu’se joue ton avenir
En 99, premier solo dans les bacs
Aujourd’hui, assiste au come-back