Dévorer le temps
Un faisceau de lumière vous acceuille en ce monde
Un espoir de vie nouvelle et féconde
Déjà les premiers instants à peine vécus
La Bête détermine le sort du nouveau venu
Cette monstruosité à l'emprise impitoyable
Est dotée d’une soif de sang insatiable
Elle ne cessera de répandre peinе et misère
Tant qu'ellе n'aura pas dévoré la Terre toute entière
Les souvenirs de jours heureux défilent rapidement
S'enfuyant avec la férocité du vent
Mettant en action l'érosion de votre âme
Jusqu'à éteindre la toute dernière flamme
Malgré votre incessable acharnement
Aucune force imaginable ne peut stopper l'écoulement
Du sable glissant sur les parois de verre
Abrégeant votre passage sur cette terre
La finalité du corps, quelque chose d'apparent
La chair flétrie, inévitable vieillissement
Le sang pourrit à mesure qu'il parcourt vos veines
Tenter de se battre n'en vaut même pas la peine
Le désespoir est un profond sentiment
Qui nourrit celle qui dévore le temps
Tel un prédateur déchiquetant des vicères
Tel la faucheuse tranchant la tête de vos pères
Tels les feuilles se dissipant dans l'air
Vous ne serez bientôt plus que poussière
Chaque souffle, de plus en plus court
Chaque geste, de plus en plus lourd
Aucune place pour quelconque prière
La Bête dévorera la Terre toute entière
La Terre toute entière