La fleur du temps
La fleur du temps pousse à mon pied
J’ai beau ne pas la reconnaître
Lui fermer l’oeil et la fenêtre
Lui fermer l’âme et le soulier
La fleur du temps pousse à mon pied
La fleur du temps vient de briser
Et mon plancher et ma semelle
Elle pousse d’autant plus belle
Que je m’exerce à l’écraser
La fleur du temps vient de briser
Sans parfum, sans couleur, sans bruit
Elle vit ma vie et travaille
À l’extrême extase où s’en aille
Tout ce qui promettait un fruit
Sans parfum, sans couleur, sans bruit
La fleur du temps vous offrirai
Aussitôt que belle et qu’éclose
N’en soyez triste ni morose
Puisqu’au jardin que j’en ferai
Vous la prendrez… pour une rose