JEUNE HOMME A LA MEDAILLE
Jeune homme beau jeune homme ne vois-tu rien venir
Au loin sur les longues routes fraîches de l'avenir ?
Je ne vois que tempête et que grands vents de sable
Des bêtes en folie échappées de l'étable
Jeune homme beau jeune homme en la fin fond des temps
Ne vois-tu point venir un cortège d'enfants ?
D'enfants pour les nommer je n'en vois qu'à des cordes
Pendus comme gibiers à des poignées de portes
Jeune homme beau jeune homme cesse de t'alarmer
Ce blanc bouquet qui va n'est-ce là ta fiancée ?
De fiancée aujourd'hui n'en ai d'aucune sorte
Les unes sont violées et les autres sont mortes
Jeune homme beau jeune homme il faut que tu te trompes
Dieu ne permettrait point à nouveau cette honte !
Dieu a permis qu'on soit et qu'on vive maudit
Le dimanche de Pâques est né du vendredi
Jeune homme beau jeune homme ainsi donc tu espères
La douleur et la vie ne sont qu'intermédiaires !
Le sais-je seulement quand celui que je fus
S'ignore et porte en lui le deuil de son refus.