La mort d'Orion
Au milieu des cerisiers blancs sur son cheval
Le prêtre a des ciseaux d'argent
Il a les mains couvertes de papier doré
Et le devant de son visage (son visage)
Est décollé
Les grands arbres se dressent
Les yeux mouillés et leurs cheveux
Comme des tresses qui cachent le soleil
Les fleurs sont comme des oreilles
Et tout homme est pareil
Mais chacun se retourne dans son sommeil
Rêve le soleil
Nous
Même si nos membranes fragiles
Nous rendent un peu moins agiles
Ensemble
Nous franchirons les mers
De notre planisphère
Reprendrons nos mines de fer
Si on nous laisse faire
Si on nous laisse faire
Et l'autel est dressé
Sur ses deux mains, sur ses deux bras blessés
Regardant vers le nord
Les mains tendues comme une plante carnivore
Et du plus loin que l'on entend les rires
Déjà morts au sortir de leur bouche de cire
Il faut les laisser faire
Ce ne sont que des mammifères
(Il faut les laisser faire)
Dans ce monde de prose
Où tout est mou, rien ne tient quand on le pose
Et voici ce que chante le peuple d'Orion
Qui reste seul, qui n'a plus ni raison ni maison
Nous
Même si nos yeux sont trop clairs
Nous retournerons sur la terre
Ensemble
S'il faut venger nos morts
S'il faut souffrir encore
Nous incinérerons leurs corps
Si on veut de nous encore
Si on veut de nous encore
Nous
Même si nos membranes fragiles
Nous rendent un peu moins agiles
Ensemble
Nous franchirons les mers
De notre planisphère
Reprendrons nos mines de fer
Si on nous laisse faire
Si on nous laisse faire