Grand-père [Version 2024]
Aux ronces de la vie,
Tu t’agrippes et t’accroches.
Qui t’emporte,
Qui t’emporte,
Qui t’emportera ?
Sera-ce un mauvais rhume
Ou bien la main d’un proche
Qui demain t’aidera
à franchir le pas ?
Ça fait bien longtemps que ça dure,
Mais dure la vie
Jusqu’au dernier murmure,
C’est ainsi.
Tu traînes ta carcasse
Plus légère qu’une plume,
Mais qui paraît pour toi,
Plus lourde qu’une croix.
Tu n’aimes pas l’hiver
Qui brûle ta fortune,
Mais que vienne l’été
Et rien n’aura changé.
Tu vis de souvenirs
À côté du fantôme
De celle qui n’est plus
Et que tu aimas.
Toi qui de son vivant,
T’es montré économe,
Que ne donnerais-tu
Pour l’avoir près de toi ?
Crois-tu qu’elle soit partie trop vite,
Ou est-ce toi
Qui lambines à sa suite ?
Je le crois.
Va, tu n’es pas le seul
à pleurer ta compagne,
Et, quoi que tu en dises,
La vie ne te déplaît pas.
Quand viendra le moment
De faire tes bagages
Sûr, tu regretteras
De quitter l’ici-bas.