Let's go to work [French Version]

James Copley, Jeremie Coke, Gael Cadoux, Thomas Faure, Arnaud Renaville, Vincent Payen, Bertrand Luzignant

Au boulot, MC agrégé de flow, diplômé de style
Sortir la tête de l'eau quand la rime est au kilo
Le flow se boit au goulot (au boulot) au goulot (au boulot)

Qu'ce soit au pôle Nord, au pôle Sud ou au pôle emploi t'es au bon endroit
Paraît que le boulanger, Paul, emploie, donc
Va gagner ton pain, ton RSA, les miettes font la baguette
Pas sûr que quand tu seras p-p-pépère tu kifferas ta retraite
Le travail, c'est la santé ou bien Fleury-Mérogis
Pour tous les bornés qui s'prennent pour des numéros 10
Puis ça licencie à tour de bras dans les entreprises
Et la France d'en bas se retrouve les deux doigts dans la crise

(Let's go to work)
Sortir la tête de l'eau quand la rime est au kilo
Le flow se boit au goulot (au boulot) (let's go to work)
J'vais pas vous faire un tableau, c'est la crise de bas en haut
La société est en sanglots (let's go to work)
Faut y aller au culot, on passe du rire au tremolo
Donc sortons vite de nos enclos (let's go to work)
Y a de l'espoir dans mon stylo, il faisait noir dans mon silo
Aujourd'hui, le printemps éclot

Ce monde est bancal, une minorité domine tous les autres
On trouve ça normal, que le gramme l'emporte sur le kilo
Quand ça spécule à Londres, on licencie
À pronto compo, de l'effet papillon, on passe à l'effet domino
Toi, société, mon train-wagon, j'étais ton cheminot
Et tu m'as pris pour un con, tu m'as plumé comme à Bobino
Dix ans de loyaux bons boulots, derrière un bureau
Moi, l'bon blaireau qu'on envoie valser comme un boléro
T'as voulu que j'me barre, baisse le volume que je te parle
On évolue puis l'on s'égare sous des volutes de cigare
Café moulu que je prépare, du lait, du sucre, comme un nectar
Il a fallu qu'on se sépare sous l'clair de lune d'un quai de gare
Pour que j'allume enfin mes phares, que j'te salue et que j'reparte
Loin des talus qui font rempart, qui gênent la vue et le regard
Toi que j'ai lu, papier buvard, toi mon élu, mon étendard
Tu m'as exclu tel un clochard alors pars plutôt revanchard

(Let's go to work)
Sortir la tête de l'eau quand la rime est au kilo
Le flow se boit au goulot (au boulot) (let's go to work)
J'vais pas vous faire un tableau, c'est la crise de bas en haut
La société est en sanglots (let's go to work)
Faut y aller au culot, on passe du rire au tremolo
Donc sortons vite de nos enclos (let's go to work)
Y a de l'espoir dans mon stylo, il faisait noir dans mon silo
Aujourd'hui, le printemps éclot

Hope
Springs eternal, from the lover's kiss
Though, we are far away from paradise
Life is short, we cannot live

Me parle pas de barbares, le flot de bâbord à tribord
Le papier, barbaque, le BIC est carnivore
J'ai le vacarme de la musique pour me reposer
On m'avait dit "faut prendre des risques", je n'ai jamais osé
Je n'ai pas pu avancer parce que j'avais les jambes arquées
J'étais coincé comme la monnaie dans les rainures de mon parquet
Je ne regarde pas les journaux, je ne lis pas la télé
Je vis loin du troupeau à qui l'on apprend à bêler
Le soleil se lève et je ferme les volets
Et j'écris, j'écris ma descente vers les sommets
Toute la journée, je suis coincé entre une chaise et unbureau
Le stylo BIC est une épée que je sors de son fourreau
Que vais-je bien pouvoir dire à cette feuille blanche qui veut que je la souille?
Que je suis flic, qu'elle est suspecte, qu'il faut que je la fouille?
Les mains sur le capot, ça va tourner à la bavure
Il n'est question que de violence, quand on en vient à l'écriture
J'repars au boulot, au casse-pipe, au charbon
Pour cracher ma silicose dans mon cornet à piston
J'voulais mourir jeune au fond, pour pas finir vieux et con
Mais le comble, je m'en rends compte, c'est que je vais mourir jeune et con
Alors, j'ai déserté les perspectives d'un monde balisé
Pour devenir le cliché du rappeur emmerdant l'Élysée
Le cliché de ce poète chantant les printemps éternels
Les utopies, le paradis, le monde fraternel

Hope springs eternal
Hope springs eternal
Engoncé dans un costume
(Springs eternal) je suis un être post-moderne aux allures posthumes
Je me réveille par coutume
(Springs eternal) endosse les habits ternes de mes habitudes

Je suis l'esclave de ce monde que je n'ai pas choisi
L'économie, une religion, ma poésie, une hérésie
Désenchantement de ma génération
Fichée à la banque de ses rêves, à découvert d'illusions
Lundi matin, j'ai tout stoppé, j'ai raccroché les gants à mi-chemin de mon trajet
Je me suis assis sur un banc, je me suis mis à gratter ces rimes surannées
Pour vous parler à bout portant de ma langue surarmée
J'ai mal à mon époque, le capital marque de son sceau
Sous le règne du ciseau, je veux recoller les morceaux
Quand mon âme est asthmatique, ma musique est Ventoline
Les cartésiens sont des grains de folie, préservez-moi de l'embolie
Moi, j'ai le cœur qui palpite, un drum and bass qui me précipite
À sortir vite de l'impasse et quand le boulot est retraite
Mettre un terme à cette dernière, s'arrêter pour voir naître
Les printemps éternels

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