La vie rend modeste
L'enfance n'était pas consommée
Tant d'années demeurent impayées
Solvables on était, on nous aide
Peu à peu à nous racheter
On blanchit hier comme on peut
Et le plaisir de reconduire
Nos erreurs en terrain miné
Vaut le terrain vierge s'il en est
La vie rend modeste
On voit ce qu'on avait
Quand on voit ce qui reste
Nos petites misères qui se chantent
Subissent la rude concurrence
D'autres misères, aux mots moins fiers
Qui se partagent de mille manières
Même en tant qu'aficionado
De l'insouciance, on n'ignore pas
Qu'elle ne mâche pas tout le travail
Qu'on voudrait bien se mettre à dos
La vie rend modeste
On voit ce qu'on avait
Quand on voit ce qui reste
Beaucoup de visages ont changé
Parmi ceux qu'on voit tous les jours
Ils ne vieillissent pas mais leurs traits
Leur font des infidélités
Si par hasard ils se revoient
Tels qu'ils étaient ils y croient trop
Pour ne pas douter aussitôt
Du bien fondé de leur mémoire
La vie rend modeste
On voit ce qu'on avait
Quand on voit ce qui reste
La vie rend modeste
Cette modestie empeste
Ce que nul n'a volé
Ce que nul n'a volé
Ce que nul n'a volé
La vie rend modeste
Cette modestie empeste
Ce que nul n'a volé
Ce que nul n'a volé