Laisser partir
Laissez passer, laisser partir
Mais qu'est-c' qu'on peut bien retenir ?
Je sais plus fair' mon noeud carré
Et mon foulard est tout froissé
Moi qui croyais être scout toujours
J'ai d'la poussière dans mes discours
Est-c' qu'on pourrait tout r'commencer ?
Laissez partir, laisser passer
Laissez passer, laisser partir
Un prix de gros pour nos souvenirs
On portait tous des noms d'oiseaux
S'engueulant parfois comme il faut
Mais un' guitare autour d'un feu
Et la joie brillait dans nos yeux
Certains ont appris à aimer
Laissez partir, laisser passer
Laissez passer, laisser partir
On croit toujours qu'on peut rev'nir
Qu'on saura allumer un feu
Ou monter un' tente en moins d'deux
Une table avec des bouts d'ficelle
J'croyais avoir le coeur fidèle
Mais mêm' le morse, j'l'ai oublié
Laissez partir, laisser passer
Laissez passer, laisser partir
Mais qu'est-ce qu'on peut bien retenir ?
On a beau avoir pris, enfant
Des cours sur les valeurs du temps
On a depuis tracé notr' route
Des ch'mins plus que parfaits, sans doute
Mais quand j'regard' le temps passé
J'comprends pas c'qui m'est arrivé
Laissez passer, laisser partir
Mais qu'est-ce qu'on peut bien retenir ?
Dans cett' vie où tout nous échappe
Tout' notr' jeuness', qui nous rattrape
Pour se moquer de nos trente ans
Et j'ai comm' le pressentiment
Que ça ne fait que commencer
Laissez partir, laisser passer
Laissez passer, laisser partir
Mais, c'est fou ce qu'on peut grandir
Ceux qui n'étaient que louveteaux
Ont déjà pris leur sac à dos
Pour partir à l'autr' bout d'la Terre
S'marrer en f'sant d'l'humanitaire
Un joint pour calumet d'la paix
Laissez partir, laisser passer
Aussi, gamins, qui m'écoutez
Mêm' si t'es perdu en forêt
Et que ton double-toit prend l'eau
Qu't'as dormi autant qu'un clodo
Mêm' si tes copains t'font la gueule
Arrêt'-toi un moment tout seul
C'que t'es en train de respirer
C'est l'bonheur qui vient à passer
Laissez passer, laisser partir
Dis, Hocco, tu nous fais sourire
Nous, on en a pris pour dix ans
Toi, t'y es passé en coup d'vent
C'est vrai, mais mon coeur s'en souvient
Et aujourd'hui, c'est peut-êtr' bien
Parc' qu'on était d'sacrés cocos
Que j'porte encore un nom d'oiseau