Vacances romaines
Notre voisine de palier,Hier, est venue me parlerDe toi.Elle s'étonne de ne plus te voir:J'ai dû inventer une histoire.Enfin, ça va.Le quartier peu à peu reprend vie,Ouverte la boulangerieEn bas.Il y a dans le frigidaireDe quoi tenir jusqu'à l'hiver.Je m'organise, tu vois.Tu as voulu quelques semainesPrendre des vacances romaines,OK, d'accord, faisons comme ça,Pendant deux moisChacun pour soi.Dans ce Paris qui se réveille,Après tout un long mois de veille,Je suisMoitié enfant, moitié vieillard,J'arrive trop tôt ou trop tard.Enfin, je crois, je vis.Et l'école se remplitDes jeux des enfants,De leurs cris.Je voisUne place vide laisséeSur un banc par un écolier.Et lui, dis-moi, ça va?Une aventure pour rien,Que l'on déchire au petit matin.Tenir,Faire semblant de savoir où l'on va,Être fort et maître de soi,Pour les autres, sourire.Tu as voulu quelques semainesPrendre des vacances romaines.OK, d'accord, chacun pour soi,C'est peut-être aussi bien comme ça.Sur le sapin, dans la maison,J'ai fait tomber quelques flocons.J'ai beau regarder la planète,Je ne sais même pas où vous êtes.Est-ce l'hiver, est-ce l'été?Peut-être que vous vous baignez?Pas la moindre carte postalePour me remonter le moral.Et la voisine de palierEst encore venue me parlerDe toi.Elle a demandé à te voir,Elle n'a pas cru en mon histoire.Normal.Mais toi, ça va?