Si tu restes
Peu m’importe de prendre de l’âge
Peu m’importe de faire naufrage
Si tu es le temps
Si tu es l’océan
Peu m’importe les ongles noirs
Et la maison qui s’effondre
Si nous jouissons du plus simple
Si ce n’est pas nous
Que le temps scinde
Si tu restes avec moi
Peu m’importe nos corps qui changent
Peu m’importe le temps qui passe
Peu m’importe nos corps qui tremblent
Peu m’importe nos dents qui cassent
Si tu restes avec moi
Peu m’importe de tout connaître
Et d’user moins « devenir » que « être »
Si c’est pour t’apprendre toi
Sur le bout de mes doigts
Peu importe nos yeux qui fanent
À trop contempler ce temps traître
Peu m’importe les jours trop calmes
Peu m’importe les tempêtes
Peu importe
Les vagues qui se brisent
Peu m’importe l’odeur du drame
On ira nus sur la brise
Comme de vieux oiseaux qui planent
Si tu restes avec moi